29.1.06

John Giorno à la Galerie du Jour

La poésie c'est beau mais c'est chiant. C'est un peu ce qu'on pense tous, sans l'avouer la plupart du temps. A part la lecture de poétes très contemporains et rythmés comme la Bourette, on s'endort en lisant de la poésie. Ce n'est pas qu'on rejette, au contraire, seulement cela ouvre les portes de l'imaginaire, cela nous berce d'élégance et de raffinement, alors on s'endort.
Cela ne risque pas d'arriver avec les poèmes de John Giorno présentés jusqu'au 24 décembre à la Galerie du Jour. Leur forme nous stimule : soit des peintures efficaces et cinglantes comme du Jenny Holzer, soit un film magnifique : Nine Poems In Basilicata. Les neufs parties du films montrent l'auteur scandant passionnément ses écrits, avec un travail du son et de l'image différent dans chaque séquence.
Le fond des pèmes nous remue totalement. Grand-père a pris plus de drogues et lu de prières tibétaines que nous tous. Il part dans des délires où se mèlent dieux et Beatniks, mort et fleurs, glamour et décrépitude. Il crée des sensations nouvelles en tissant des paradoxes. Comme lorsqu'il raconte la mort de son ami Burroughs qui fut "un de leurs meilleurs moments", entre dernier bang et lecture du Bardo Thodol tibétain. Il nous livre dans ces psaumes ultimes la sagesse d'une vie d'art et de liberté enrichie, s'il vous plait, avec Burroughs (ami de toujours), Keith Haring (son amant) et Warhol (le dormeur de Sleep, c'est lui).
Dimanche 11 déc. il viendra donner une lecture/performance à la Galerie du Jour de 13h à 15h. Attention : Culte.

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